Un jour tu te réveilles et 2 années se sont écoulées. Le temps a filé à la vitesse éclair. C’est à la fois inquiétant et enivrant. Tant de choses se sont passées depuis que j’ai lancé mon auto-entreprise et je voudrais partager avec vous mon bilan. 2 ans déjà que je ne mets plus les pieds chaque jour dans un openspace, que je n’ai plus de supérieurs hiérarchiques lunatiques et plus d’emploi du temps minuté à la seconde. La belle vie, certes, mais aussi une grosse responsabilité à laquelle j’ai dû faire face du jour au lendemain. Plus de salaire fixe qui tombe chaque mois, la comptabilité à gérer moi-même, plus de congés payés ni d’arrêts maladie.
Trouver sa voie
Je n’ai jamais douté un instant que j’allais y arriver. Pourquoi ? Parce que je n’avais aucune autre option. je n’étais pas faite pour la vie de bureau classique. Je ne suis pas assez forte pour affronter des N+1 relous, des réunions inutiles à longueur de journée, les 40 heures par semaine… Pourtant, paradoxalement, je suis assez forte pour gérer des clients parfois pénibles, des deadlines horribles, un salaire incertain et des missions irrégulières. Je ne me lève plus le matin en me disant : Merde, je dois bosser. J’ai laissé tout ça derrière moi le jour où j’ai quitté pour de bon mon ancienne entreprise. J’avais dans mes bagages assez d’expérience pour monter ma propre structure et la niaque pour réaliser mon rêve de ne plus jamais retourner dans un bureau qui n’était pas le mien ! Etre freelance a été ma libération. Autant j’étais bien incapable d’imaginer les 40 prochaines années en entreprise, autant imaginer ma vie de freelance me réjouissait.
La première année
Au début, j’ai mis toutes les chances de mon côté pour réussir :
– créer mon statut d’Auto-entrepreneur (demande de l’ACCRE pour une exonération partielle des charges sociales sur 3 ans)
– un site professionnel fait par un graphiste
– des cartes de visites imprimées chez MOO
– un blog pour assouvir ma passion de l’écriture et en même temps en faire mon portfolio de rédactrice
– les soirées networking pour freelances pour me faire des contacts
– des profils pros un peu partout sur la toile : Viadeo, LinkedIn, Hopwork, Freelancer, Elance, etc.
– des CV envoyés en agence pour faire partie de leur pools de rédacteurs, traducteurs, etc.
La première année devait me permettre de mettre en place mon projet et trouver mes premiers clients. En fin de compte, j’ai eu de la chance. Grâce à mes contacts au CELSA, j’ai décroché ma première grosse mission de traduction, les autres ont suivi naturellement. C’était un cercle vertueux qui venait de s’installer. A la fin de l’année 2014, j’avais travaillé avec une vingtaine de clients différents et comptabilisé un CA de 16 500€ environ.
La deuxième année
Grâce à la demande d’ACCRE, mes charges sociales restaient réduites. La seconde année devait donc pérenniser mon business et me rapporter plus de CA pour que je puisse en vivre correctement. Partir à Barcelone faisait partie de la stratégie : être freelance à Paris est difficile et je voulais profiter à fond de la vie sans devoir retourner chaque centimes quand je sortais avec des amis. A Barcelone le coût de vie est nettement réduit, les loyers plus faibles et les sorties nettement moins coûteuses. Comme je restais inscrite à Paris en tant que AE, je n’avais pas de double-imposition et gardais mon centre fiscale en France. J’ai décroché des gros contrats avec des clients intéressants. Pendant plusieurs mois j’ai notamment été traductrice pour le site Captain Train qui propose de réserver ses billets de train en ligne. Encore une fois, j’ai travaillé avec de nombreux clients d’univers complètement différents : Nouvelles Frontières, Passionata, Pokerstars, etc.
Alors que je travaillais principalement en tant que traductrice et rédactrice, aujourd’hui je travaille beaucoup en tant que Community Manager, ce qui me plait énormément, car c’est une activité très créative et divertissante. Chaque jour est un nouveau challenge et c’est ce que j’aime tant déjà dans la vie de freelance en général. Les jours se suivent, mais ne se ressemblent pas ! Grâce à la sueur de mon front, j’ai pu doubler mon CA sans jamais faire de nuit blanches ou travailler 70 heures par semaine. Une bonne et une mauvaise nouvelle à la fois, puisque l’année prochaine je ne pourrai plus exercer mon activité en tant qu’AE (le seuil maximal est de 32 900€). Il me faudra donc changer de statut et devenir freelance (autonomo) en Espagne. Un nouveau cap que je vais franchir en janvier 2016 et dont je vous parlerai plus en détail dans un prochain article.
Le mot de la fin
C’est tout con et tellement vrai. Il faut y croire, c’est tout. Si j’avais douté de moi, je n’en serais pas là aujourd’hui. Ce ne sont pas les clients qui vont le faire pour vous, au contraire. Il faut savoir se défendre face à un client potentiel qui refuse vos tarifs. Notamment en traduction et rédaction il est crucial de ne pas se faire avoir. Il y a des tarifs moyens à appliquer ! Un client veut vous payer 1 centime/mot ? Passez votre chemin ! On vous propose une pige de trois feuillets (1500 signes/feuillet) à 10€ ? Là encore, passez votre chemin. Un bon client est un client qui est prêt à mettre le juste prix. C’est avec ce client que vous aurez envie de faire du bon boulot et ce sur le long terme.
J’entame avec fierté ma troisième année en tant que freelance un peu folle-dingue, mais tellement plus heureuse qu’avant. Et j’espère que mon article vous donnera le courage de préserver dans vos rêves et projets. Parce que la vie est vraiment beaucoup trop courte pour ne pas vivre ses rêves. Alors qu’attendez-vous ? Lancez-vous !
Crédits photos : Vera Lair & Laurent Ringeval
Copine freelaaaaance !
Félicitations pour ce dépassement de seuil !
Au bout de deux ans, t’as pas envie de faire bosser des gens avec toi ?
Moi ça me démange.
Bisou !
Bon anniversaire ! Que les prochaines années soient encore meilleures 🙂
Et vielen Dank pour ton blog très inspirant.
Super article Anissa. Merci pour ce partage d’expérience, ça me donne envie, j’y réfléchis de plus en plus… A très vite pour collaborer sur heylescopines peut être ? 🙂
Très chouette article en effet, c’est motivant! Tu as l’air d’avoir fait de beaux projets avec de grands noms, donc chapeau bas! Et je te remercie de nous donner une idée de ton CA (bien que le domaine soit différent du mien, et qu’on commence tous plus ou moins fort) car on est quand même timide sur ce point en général, mais quand on commence la vie active, et qui plus est à tout gérer soit-même jusque dans son travail, on est content d’avoir quelques repères alentours quand on connait si peu de gens freelance! :p
Je viens de dépasser ma première année et j’ai hâte de noter la progression également (dans les cotisations aussi malheureusement, mais c’est bon signe.. au fond!)
Bonne journée! =)
Bravo pour ces 2 premières années, c’est sûr que cela peut être inspirant et motivant pour ceux qui songent à se lancer dans l’aventure « Free » (moi je suis content de mon boulot en agence, donc je ne suis pas directement concerné 😉 ).
Je suis entièrement d’accord pour la volonté, mais tes démarches sont très bonnes également : passer par un graphiste pour faire ton site pro, appliquer les tarifs raisonnables du marché… On sent que tu as de l’expérience et du bon sens !
Bon courage pour la suite.
Aussi une freelance 🙂
Moi j’ai un autre profil car après une emmerde avec mon ancien patron je me suis déclaré graphiste A-E mais je veux continuer à bosser à coté pour avoir un « salaire » dans une autre branche que le graphisme, comme ça je me leve le matin je sais que je vais bosser pour pouvoir payer mon loyer. Si cela se passe bof je ne me met pas la pression car ce n’est pas mon vrai métier.
Et comme ça à coté je peux faire mes commandes de freelance petit à petit avec des clients que je choisis et qui ne me paye pas forcément beaucoup car c’est souvent des petits créateurs ou des gens qui lance leur entreprise. mais au moins je prend plaisir à bosser vraiment car à cause de mes anciens taff de graphiste je commençais à me poser la question d’arrêter complétement :/
C’est vraiment une libération parfois quand un mode de vie en entreprise ne nous correspond pas ! 🙂
Merci pour cet article très intéressant, ça donne envie de croire à ses rêves et de se lancer 🙂
Bonjour et bravo pour cet article positif et ancré dans la réalité. Je viens de me déclarer auto entrepreneur aussi, et votre premier paragraphe correspond en tous points à ma situation, j’aurais pu l’écrire ! Comme vous, le monde du travail en entreprise me paraît de plus éloigné de moi, de mes convictions, et à présent, je veux travailler pour moi, parce que je veux faire ce qui me plaît sans avoir à me méfier de mes collègues et supérieurs. J’essaie moi-même de bien baliser le côté comm’ et réseaux sociaux, je squatte la CCI 😉 ma demande d’ACCRE vient d’être acceptée. Mais dire adieu au salaire fixe n’est pas si facile que cela, et devoir chercher les clients quotidiennement est un exercice compliqué pour moi. Mais je retiens vos mots qui m’ont mis du baume au cœur et m’encouragent à continuer sur le petit chemin que j’ai choisi d’emprunter.
Hello et félicitations pour ces 2 ans de freelancing ! Tu respires le bonheur et cela fait du bien !
C’est cool de ta part de partager tout cela avec nous, je ne laisse pas beaucoup de commentaires mais je lis scrupuleusement tout tes articles avec enthousiasme et joie.
Continue dans cette lancée, tu as l’air d’avoir trouvé ta voie !
Bisous !
Merci pour ton article si encourageant !
Je n’en suis qu’au début de ma première année. Je navigue un peu à l’aveugle, je ne suis pas toujours sure de moi mais le matin quand je me lève (et qu’en plus je n’ai aucun mal à sortir de sous la couette !) je sais que j’ai fait le bon choix en étant A-E 🙂
Je vais garder le cap pour pouvoir faire moi-même un bilan, je l’espère aussi positif que le tien dans 1 an et demi 😉
Belle continuation, évolution, liberté et merci encore 🙂