L’inéluctable est survenu la semaine dernière. Au lieu des œufs en chocolat, les cloches de Pâques ont apporté la nouvelle que nous craignions tous. Dans l’après-midi du samedi 11 avril ma grand-mère a été emportée par le virus. Sous morphine depuis deux jours, elle n’était plus vraiment présente. Pourtant, j’aurais voulu lui caresser la main, poser un dernier baiser sur front… La situation actuelle en a décidé autrement.
Une cérémonie aura lieu au Père Lachaise le 24 avril alors que ma sœur et moi ne pourrons y assister. Néanmoins, j’ai bon espoir que Jim Morrison, Guillaume Apollinaire et Edith Piaf fassent un accueil en fanfare à ce petit bout de femme au caractère bien trempé. Le premier lui servira un verre, le second tiendra un discours en rimes croisées et la dernière poussera la chansonnette.
Les jours en confinement se suivent mais ne se ressemblent pas. Faire le deuil d’un être cher loin de tous, de ses proches et de ses amis, c’est une expérience étrange. Personne ne vous serre dans les bras, personne n’étanche vos larmes. Skype est un bien faible remède au chagrin qui réclame une étreinte, un réconfort au-delà des mots.
J’ai par moment cette sensation d’être en apnée avec une folle envie de sortir la tête de l’eau pour reprendre mon souffle et le cours de ma vie. Bien sûr, rien ne sera plus jamais comme avant. Nous ressortirons de cette épreuve, marqués à jamais au fer rouge. Alors profitons de ces instants suspendus pour nous préparer au moment où l’on pourra à nouveau remplir nos poumons atrophiés par le confinement et la solitude.
Une pensée toute particulière pour tous ceux quoi ont perdu un être cher et doivent faire face seuls au deuil.
Vous n’êtes pas seuls.
« Nous sommes tous venus de navires différents, mais nous sommes tous dans le même bateau. »
Bonjour Anissa, je lis ton blog depuis quelque temps mais je crois que c’est la première fois que je laisse un commentaire. J’ai vécu la même chose que toi quelques semaines plus tôt et je tenais à te partager mon soutien dans ces moments difficiles. Faire son deuil sans pouvoir dire au revoir à un être cher est effectivement une expérience très étrange. Mais non, nous ne sommes pas seuls, tu n’es pas seule. Bon courage, prends soin de toi.