Dimanche 22 heures : je viens de raccrocher au nez d’une cliente.
En plus de deux ans d’activité en freelance, je n’ai jamais été autant poussée à bout par une collaboratrice. Avec le recul, j’aurais pu me douter que cette histoire allait terminer en pugilat. Une très bonne amie freelance me recommande à sa cliente pour une mission de consulting web marketing. Il s’agit de créer un blog autour d’un univers particulier dont je ne parlerai pas ici. La dame en question me raconte en l’espace d’une demi-heure ses expériences professionnelles mais aussi ses déboires avec son ex-mari. Je ne tilte as, trop contente de bosser sur un projet qui me parait au premier abord assez cool.
Les premiers échanges se passent dans la joie et la bonne humeur, bien que le fait de devoir faire des calls le vendredi soirs à 21 heures ou le samedi vers 11 heures du matin me met la puce à l’oreille. J’essaie de remettre les choses au clair : Je suis freelances certes, mais moi aussi j’aime bien ne rien faire le weekend. Par ailleurs, je préfère que le client me donne un horaire précis pour les réunions. Sa réponse : je n’aime pas qu’on m’impose un rythme… Je suis sous le choc. Quel rythme ? C’est la vie professionnelle ! Un client donne un horaire à son prestataire qui a, bien évidemment, d’autres clients et un emploi du temps à gérer. Elle ne se montre aucunement conciliante et décide de ne plus donner de nouvelles pendant plus d’une semaine. « Pour réfléchir, prendre du recul, tu comprends ? »
Le pire dans cette histoire ? C’est qu’elle a franchement besoin d’une expertise marketing, car ça rame… Au lieu de se montrer reconnaissante de mes conseils, elle réagit de la pire des manières en me disant qu’elle n’aime pas qu’on lui « donne des ordres ». Je relis mes mails reco, pas d’ordres mais des conseils précieux pour que son projet marche. Mon portfolio est respectable (Maisons du Monde, PokerStars, Accor, Danone…) et je travaille pour des gros comptes clients au quotidien. J’estime avoir une certaine légitimité dans mon domaine et venant d’un particulier qui lance son petit projet perso, je n’apprécie pas la façon dont on me juge et remet en question mon process de travail (celui appliqué par 99% des professionnels).
Finalement, elle daigne m’envoyer un message WhatsApp : « Anissa, quand es-tu disponible pour parler sachant que je ne suis pas disponible lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi et samedi. » (Véridique, vous voulez voir la copie d’écran ?). Sa seule disponibilité : l’heure qui vient (il est 20h40, un dimanche, bah voyons). Je la rappelle, son téléphone est éteint. Ce n’est qu’après avoir appelé son collègue qu’elle finit par rappeler. Pas de batterie, mais oui… Et moi je suis la reine d’Angleterre.
Le dernier appel est la cerise sur le cupcake puisqu’elle me dit que tant que nous n’avons pas skypé le projet n’a pas encore commencé (On bosse ensemble depuis plus de deux semaines). Pourtant, j’ai déjà passé du temps à faire de la veille médiatique, rédiger des recommandations et répondre au téléphone. La mission a bel et bien commencé, mais selon elle il s’agit « d’un échange d’informations, d’un brouillon ». La moutarde me monte au nez face à tant de culot et je ne mâche plus mes mots face à son attitude. Je sais de source sûre qu’elle ne traite pas bien ses autres prestataires et je sais très bien que je suis dans mon droit. La discussion se termine par l’annonce de ma part que je ferai malgré tout ma facture. Un devis validé est un devis validé et j’estime avoir suffisamment perdu mon temps. Deux cigarettes plus tard, je rigole toute seule dans mon salon. Non, vraiment, je n’ai heureusement jamais eu de tels clients lunatiques auparavant – et j’en suis bien contente !
L’idée de ne plus avoir à faire à cette personne me redonne le sourire. Et puis la vie est trop courte pour perdre son temps avec des gens toxiques. La facture partira demain, alea jacta est.
Bonsoir Anissa,
Effectivement gros LOL ! Ce type de clients permet de relativiser les autres relations pro, de tester ses limites et de s’affirmer (on fait comme on peut pour y voir le positif).
Ma mission lol a duré près de 9 mois (oui oui quand même !), j’étais encore toute nouvelle dans le monde des free-lances et du boulot tout court. Le patron de la boîte ne prenait que des prestataires externes mais franchement la relation était bien hiérarchique et il délocalisait de plus en plus de missions en Inde affirmant à tous que c’était vraiment le mieux pour nous, que limite c’était fait dans notre intérêt. Et le top of the top, c’est quand il vomissait sur les graphistes qui ne mettaient pas assez leur patte créative dans les projets. Ben payés 13 €/h, on peut les comprendre…
Le message de ta cliente sur ses disponibilités, c’est du grand art… Quel culot !
J’espère que tu n’auras plus d’article comme celui-ci à rédiger 😉
Bon courage pour ce début de semaine
Heureusement pour le moment je n’ai pas eu de mission lol… Juste un type à qui j’ai dit au tel que je ne pensais pas donné suite car je ne trouvais pas que c’était clair dans sa tête et qui m’a raccroché au nez ! Je lui ai donc donné le fin de mot de mon refus par mail, et sa réponse a été de me traiter de « cerveau de mouche »!!!
J’te jure, les clients parfois…
Héhé, il y a des fous partout !
Comme dit Séverine, c’est ces clients là qui te font relativiser.
Tu peux voir cette femme comme le challenge de ton mois de Mai 😀
BRAVO! Stop à ce type d’abus, les droits sont des deux cotés…pas seulement du coté du client.
Ce serait intéressant de faire un article sur les « cadrages » préalables qui peuvent être mis en place pour démarrer une mission… un cahier des charges validé, un rappel sur les heures de travail, que peut-on faire si un client ne paie pas la facture etc…
J’imagine qu’il existe aussi des « fédérations » qui permettent de prendre le relais (et faire l’intermédiaire) quand un client est trop abusif.
Pour l’instant je n’hésite pas, dès les premiers signes, à dire que je ne suivrais pas si mes conditions ne sont pas respectées, mais beaucoup de Freelance ont besoin de sous et essaient d’être conciliants, ce que je comprends aussi.
Mais elle a toutes les qualités cette dame… 🙂
J’en ai une qui a fait sa spécialité de me demander des trucs le samedi après-midi et qui n’a aucune patience. Au début je répondais. Maintenant, j’ai décidé qu’elle attendrait le lundi matin.
Bravo pour ta patience et merci pour cette tranche de vie prof…très intéressante !
Du coup, en as tu parlé à ton amie qui t’a recommandée à cette dame ?
As-tu bien des conditions générales incluses dans ton devis par hasard ? Est-elle en France ou à l’Etranger ?
Sa manière de faire est grossière…
TU as RAISON de te respecter et de te faire RESPECTER…la vie de freelance n’est déjà pas évidente !
J’espère que tu as de belles missions qui t attendent pour le mois en cours !
Waoh, elle rentrera dans la liste des clients mythiques celle-là, conserve la liste, ça ferait un bon article si tu en récoltes d’autres des comme ça x).
J’espère qu’elle paiera ta facture!
Olalala la grosse galère!!!!!
J’espère que ça se finira bien et qu’elle te payera!
Tellement hallucinant qu’on croirait que c’est une blague. Heureusement pour toi, c’est la première expérience de ce genre en 2 ans… Décidément, certaines personnes se croient tout permis !
La morue 😉 Tu as bien fait de mettre fin à cette vaste blague. La vie est trop courte!