Il était neuf heures du matin. Le soleil venait de se lever et éclairait la salle du petit déjeuner. Certains y avaient passé la nuit à discuter et faire la fête, d’autres avaient encore la trace de l’oreiller sur le visage. Moi, j’étais sur Skype et j’attendais l’appel d’un client potentiel. Il y avait un brouhaha qui rappelait la colonie de vacances, toutes les deux secondes une personne passait derrière mon écran. Puis, la sonnerie de Skype retentit. C’était la première fois que je parlais à mon client de vive voix, moi de San Francisco, lui de Paris. On me pose souvent la question : Doit-on rencontrer ses clients dans la vraie vie ? Est-ce vraiment indispensable ?
Autant vous le dire tout de suite : mon client trouvait ça cool que je sois dans un hostel à l’autre bout du monde. Cela ne lui posait pas de problème, puisque je pouvais travailler sur place. J’ai passé mon entretien de mission et à la fin de l’appel je recevais mon contrat par mail. Pas besoin donc d’être en tailleur ou sur son 31, pour convaincre un client de vos compétences. D’ailleurs, c’est l’avantage des professions créatives en freelance. J’ai parfois l’impression que cela fait partie des idées préconçues que l’on a à l’égard des freelances. Les freelances sont des individus à part, ils sont un peu autistes et fous. Du coup, mes clients ne sont pas étonnés de me voir avec les cheveux mauves. La semaine dernière un client m’a d’ailleurs dit « Salut purple » en me voyant sur Skype.
De nos jours le travail à distance est en train d’évoluer grâce aux progrès technologiques. La plupart de mes clients utilisent des logiciels en ligne (ex: Slack) pour avoir des chats en interne qui permettent de partager rapidement des fichiers. Je peux à tout moment communiquer avec les employés de la boite, faire une demande de visuels auprès du graphiste ou poser une question urgente au chef de projet. Les échanges sont aussi instantanés qu’ils le seraient si j’avais un bureau dans leur openspace. A la seule différence que je peux m’habiller comme je veux ! Pour tout vous dire, je n’ai rencontré qu’un seule client de toute ma carrière de freelance. Et à l’époque je travaillais déjà depuis plusieurs semaines pour lui. D’habitude, le courant passe très bien via le téléphone ou les mails. Les chats en internet permettent de créer un sentiment de proximité. L’inconvénient ? Il faut être ou apprendre à être à l’aise au téléphone. Avant je détestais téléphoner, mais comme j’ai tellement dû le faire au cours des derniers mois, cela ne m’effraie plus autant.
Bien sûr, toutes les professions en freelance ne s’y prêtent pas. Mais notamment les graphistes et les créateurs de contenus (rédacteurs, traducteurs, community manager) peuvent sans problème travailler à distance sans jamais serrer la main de leurs clients. Finalement, avec mes clients, c’est comme une relation amoureuse à distance : On s’écrit, on s’appelle et on se donne des news. Ce n’est pas toujours simple de communiquer à distance, mais on apprend à gérer avec le temps et l’expérience.
Visuel ©Vera Lair (mais ce sont mes mains^^)
Pour le moment j’ai toujours rencontre mes clients et j’aime bien ce côté la aussi ! Pour casser la routine des fois je travaille chez le client (peut être 1 ou 2 fois par mois), ça me permet toujours d’avoir des idées en plus. Après comme j’aimerai bien voyager sur du long terme ( + de 1 ou de 2 mois ) il faudra bien que je fasse comme toi et ça ne me déplaît pas non plus 😉
Ben , non. Il y avait derniérement dans les Echos, un article sur les écrivains, et « leurs » traducteurs.
Quelques exemples, d’écrivains qui « écrivent » pendant 30 ans, et de traducteurs, puisque souvent ses écrivains se vantent d’être traduit dans plus de 30 langues….qui ne se rencontrent que 2 fois … 30 ans ..^^
Bref..