Un jour, j’ai décidé de vivre de ma passion. Je n’y avais jamais réellement songé auparavant. Après deux années en classes préparatoires littéraire et trois années au CELSA, j’avais un bagage culturel assez important pour me lancer dans la vie active. Le choix d’une carrière raisonnable me paraissait le plus judicieux – en temps de crise, le CDI était le graal. Stage de fin d’études, CDD, puis CDI. Parcours classique et absolument irréprochable. J’avais 24 ans et un joli CV dont j’étais fière – sur le papier. Encore aujourd’hui, ce CV m’ouvre des portes et j’en suis consciente. Je ne regrette pas d’Avoir fait ces choix, car ils étaient ceux qui me semblaient justes à l’époque où je les ai pris. Avec le recul, cela n’a pas changé. Il n’empêche que je ne pouvais pas éternellement nier le fait que ma vie active ne me convenait pas. J’étais mécontente, mal à l’aise, avec cette drôle d’impression de passer à côté de quelque chose. Ma vie, peut-être ?
Adolescente, je passais le plus clair de temps à dévorer des livres, écrire des poèmes et des nouvelles, des débuts de romans, un roman achevé, quelques petits concours d’écriture remportés. J’aimais la peinture et le dessin, les travaux manuels et le cinéma. Je n’étais peut-être pas une artiste-peintre née, ni une pro du DIY, mais j’aimais explorer ma créativité. Du tout cela, c’est mon amour des mots qui fut le plus fort. Pourtant un jour je me suis rendue compte que je n’écrivais plus. J’avais l’impression que mon inspiration s’était fait la malle. En réalité, il n’y avait plus de place pour elle dans ma vie bien chargée de jeune active. Le soir je rentrais et je n’avais plus envie de grand-chose. Je préférais m’abrutir devant des émissions télévisées stupides plutôt que de me remettre devant l’ordinateur et ouvrir un nouveau fichier Word. Les quelques textes que j’ai pu écrire à cette époque étaient plutôt déprimants. Ils manquaient de fougue, de passion et de joie. J’ai mis l’écriture de côté comme l’on mettrait de côté un vieux pull troué que l’on ne met plus mais que l’on garde dans son armoire par nostalgie. Au plus profond de moi-même je savais qu’une partie de moi ne demandait qu’à refaire surface. Pour cela, il fallait pourtant que je fasse table rase. Il fallait que je fasse de la place pour mon potentiel créatif. J’avais besoin de temps, car l’écriture m’en demandait beaucoup. Il fallait que je puisse baguenauder dans les rues, prendre l’air, voyager, vivre et respirer pour retrouver la flamme – celle qui sommeillait depuis tant d’années en moi.
Alors j’ai tout plaqué pour me retrouver. Devenir freelance, c’était renouer avec mon amour de l’indépendance et l’indomptabilité de mon être, mon goût pour la liberté, et enfin l’écriture. Alors que j’écrivais surtout pour moi-même – seule ma meilleure amie lisait mes écrits –j’ai fait le choix du blog. Je me suis tout de suite laissé happer par ce médium qui me permettait de renouer avec ma passion sous un nouvel angle. Ce qui m’a plu dans le blogging ? Il m’a poussée à ne plus me lamenter, à voir ma vie, les gens et le monde d’un œil nouveau. Personne n’a envie de lire un blog super déprimant, râleur et négatif. Ce blog a été une forme de thérapie – celle de l’écriture positive. Je me suis rendue compte qu’il y avait tant de jolies choses à partager avec les autres. J’ai tâtonné, j’ai testé des sujets, des thématiques… Puis j’ai retrouvé ma flamme. Ça s’est fait tout doucement, puis il y a eu ce déclic soudain. Le blog n’est pas simplement devenu une plateforme pour les freelances, mais bien plus un lieu d’échange où je pouvais également aborder d’autres pans de ma vie qui avaient changé grâce au freelancing.
Je ne conseille pas aux gens de se lancer à tout prix dans la vie de freelance, mais bien plus de trouver leur voie. Mon histoire, c’est celle d’une fille qui a décidé de renouer avec son monde intérieur. Je ne voulais plus traverser ma vie en trainant des pieds. Aujourd’hui, je me concentre beaucoup plus sur les petits bonheurs et je me délecte de ces soirées que je passe à écrire pour le blog. Il y a quelques semaines j’ai décidé de me racheter de la peinture et des pinceaux pour m’amuser et je compte également me lancer dans la décoration de mon appartement, la récup’ de meubles et d’objets déco. Je ne regrette pas d’avoir laissé entrer à nouveau la créativité dans ma vie. Ma flamme brûle comme jamais auparavant et je ne compte plus la laisser s’éteindre !
Salut Anissa, 9 fois sur 10, quand je lis un de tes posts, je me reconnais beaucoup. C’en est presque flippant ! Tes choix de vie, tes voyages, ta créativité, le manque d’inspiration dans une vie trop routinière, l’envie de retrouver la flamme : ça me parle à un point que tu ne peux imaginer ! Nous le vivons chacune à notre façon mais le fond est commun. je me suis aussi remise à l’écriture, et particulièrement au journalisme, grâce à la création d’un magazine culturel avec un groupe d’amis : ça me fait un bien fou de retourner sur le terrain faire des interviews. Et des photos aussi, car en ce moment, ma créativité veut s’exprimer par ce nouveau médium que j’apprivoise progressivement. La vie de freelance me donne aussi la possibilité d’aménager mon temps pour tout coordonner.
Et ton écriture est très rafraichissante et positive, ça donne envie d’aller de l’avant. Merci !
Très bel article, je valide à 100% car j’ai vécu exactement la même chose que toi! Ça fait un bien fou de retrouver son feu qui couvait sous la cendre… 😉
Je me répète à force, mais ce rythme de vie me fait rêver. La liberté, l’indépendance, réussir à savourer les petits bonheurs quotidien, à profiter… !
J’attends avec impatience vos posts qui sont toujours très rafraîchissants. Continuez!
Danièle
Cet article m’a fait du bien, merci !!