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Une histoire d’eau

19 avril 2015

Avant que ce weekend ne s’achève, j’aimerais vous parler d’eau.

J’ai grandi les pieds dans l’eau, dans une grande ville traversée par un long fleuve qui se jette dans la Mer du Nord. L’hiver parfois le lac du centre-ville se recouvrait comme par magie d’une couche épaisse de glace. Le matin les premiers téméraires allaient faire leurs premiers pas de glisse. Puis, c’est toute la ville qui allait les rejoindre pour courir, glisser et danser sur ce lac glacé. Des milliers de gens, en grosse doudounes et bottes, souvent tirant une luge, se retrouvaient le temps d’une journée autour d’un verre de vin chaud, un hot dog et des crêpes pour célébrer ce spectacle offert par la nature. Les enfants, surexcités, riaient tout en tombant sur leurs fesses. C’était magique. J’avais 5 ans, mon père me tenait fort par la main, je n’avais presque pas peur.

Puis le lac dégelait, le printemps venait s’installer d’un pas hésitant, les premiers bourgeons apparaissaient timidement aux branches des arbres encore dénudés par le froid hivernal. Tenant toujours la main de mon père, je barbotais dans l’eau de la piscine du quartier. J’avais trois bouées : deux aux bras, l’autre autour du ventre. L’eau, translucide du bassin de la piscine avec son odeur de chlore et de pipi était tiède. Agrippée au bord de la piscine, mon père tout près de moi, j’aimais y barboter pendant des heures, mais l’eau m’inspirait un certain respect. J’avais en réalité une trouille bleue d’enlever mes petits béquilles gonflables. J’avais sept ans et peur de l’eau.

Plus tard encore, l’eau m’impressionnait. Je n’aimais pas m’y baigner car je ne voyais pas où je mettais les pieds. Cette masse interminable d’eau, d’algues, de coquillage et de boue ne m’inspirait pas confiance. Je nageais comme un petit chiot au bord de la noyade, quelques minutes seulement pour ensuite aller m’allonger, essoufflée, sur le sable chaud. L’eau je l’aimais. Elle avait bercée mon enfance depuis tant d’années déjà. Pourtant, elle avait un côté attirant et effrayant à la fois. Insaisissable, majestueuse, elle me collait à la peau. L’eau – souvent pluie diluvienne, parfois calme et paisible, m’enracinait dans ma vie, me berçait. J’avais 18 ans, des rêves plein la tête et l’envie de quitter ma ville natale. Natale, dans natale il y a un peu natation aussi.

Puis 7 ans à Paris, l’eau me manquait. La Seine, cette eau des égouts, sale et sombre, n’avait rien en commun avec celle que je connaissais de mon enfance. 4 ans plus tard, je quitte l’Europe pour la Californie. J’y retrouve le sable fin, l’eau bleue et profonde. L’odeur salée de l’océan, toujours aussi majestueux. Mes amis se jettent à l’eau, mais moi, toujours la fille de 7 ans, j’y vais d’un pas lent. Je n’ai jamais su sauter d’un plongeon – qu’il fasse d’ailleurs un, deux ou cinq mètres. Sauter les pieds joints dans l’inconnu j’en étais bien incapable. J’ai 22 ans et toute la vie devant moi.

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Et puis il y a eu ce weekend où j’ai décidé d’affronter ma peur bleue de l’eau. Avec mes nouvelles copines de Barcelone, nous avons décidé de faire du paddle. Vous savez, paddle, c’est ces gens qui montent sur une grande planche de surf et tentent tant bien que mal de garder l’équilibre grâce à un paddle. Moi qui ne m’éloigne jamais de plus de 4 mètres de la plage, j’en rêvais et à la fois j’avais une fine chair de poule qui me rappelait ma peur insidieuse de tout ce qui était insaisissable. Il va sans dire que je n’ai pas tenu plus de 15 secondes debout sur ma planche. A chaque fois qu’elle commençait à vaciller, je tremblais intérieurement à l’idée de tomber dans l’eau. Pourtant, je l’ai fait, encouragée par mes copines. Je suis tombée bien une dizaine de fois cette après-midi-là. Chaque fois j’avais le souffle coupé, l’eau salée de la mer qui s’immisçait dans ma gorge et mes narines, les yeux piqués par l’eau salée. Je remontais à la surface en criant, crachant et soufflant. Je riais à gorge déployée. J’ai 26 ans et j’apprends à dompter mes peurs.

Si je vous parle d’eau, c’est aussi métaphorique (bah voyons !) Souvent dans la vie ce que l’on aime le plus, c’est aussi ce qui nous effraie le plus. J’avais peur de quitter Paris, mais j’ai osé sauter les yeux bandés, dans le vide. Et vous voyez ? Je ne me suis pas noyée, bien au contraire !

Quand avez-vous sauté pour la dernière fois dans le vide – au sens propre comme au sens figuré ?

Photos ©Unsplash

Categories: Lifestyle, Vie de Freelance, Voyages

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Comments

  1. Justine says

    19 avril 2015 at 21 h 47 min

    J’aime beaucoup ton histoire et surtout ta conclusion. Je vais probablement moi aussi faire le grand plongeon à la rentrée prochaine en me lançant enfin dans des études qui me combleront certainement mais qui, paradoxalement, risquent de m’éloigner de ce(ux) que j’aime le plus. Plus qu’à croiser les doigts pour que chaque plongeon se transforme en une formidable entrée dans un nouveau rêve. Le tien a l’air de prendre le bon chemin 😉

    Répondre
  2. Margarida says

    20 avril 2015 at 10 h 24 min

    Coucou,

    Parfois, j’ai l’impression de te lire, comme si toi c’était moi il y a quelques années :- ) !!

    Bisous,

    Répondre
  3. Mr. Wonderful France says

    27 avril 2015 at 12 h 02 min

    Très bel article ! C’est vrai qu’il n’est jamais facile d’affronter ses peurs alors bravo à toi !

    Répondre

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Anissa Filali-Fischer, 32 ans, franco-allemande, vadrouilleuse, nomade dans l'âme, ex-CELSA, traductrice, rédactrice & community manager FREELANCE.

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