Je me souviens encore bien de l’été dernier. Il faisait environ 35 degrés dans l’open space, la clim était en panne et la plupart des supérieurs hiérarchiques en vacances. Nous n’avions rien à faire, le téléphone restait muet, la boite mail vide… De temps à autres, j’appuyais sur F5 pour la forme, mais rien, le néant total. Il y avait bien des projets longs termes et soporifiques qui sommeillaient sur mon ordinateur, aucune urgence, pas de réunion, RIEN. L’horloge affichait 16 heures… interdiction de quitter le bureau avant 18 heures. La dernière fois que nous avions pris la liberté de partir vers 17 heures, nous avions eu droit à un savon monumental. Depuis, je restais bêtement assise sur ma chaise en regardant les mouches voler, c’était d’un ennui ! Un exemple parmi tant d’autres qui m’ont poussée à claquer définitivement la porte de l’open space pour me lancer dans l’aventure de l’auto-entreprise. Le diktat de l’open space venait de prendre fin !
Mais que faut-il savoir avant de se lancer ? Car, bien que la vie de freelance puisse en tenter plus d’un, avant de balancer votre démission à la tête de votre N+2 hystéro-lunatico-stressée, lisez bien les avantages et inconvénients que je vais lister dans cet article. Voici l’article sur les avantages d’être freelance.
- LIBERTE : J’ECRIS TON NOM
On organise son emploi du temps comme on veut. Le matin (à 11 heures donc), vous pourrez laisser votre tailleur/costume dans le placard, enfiler un vieux jean troué (et un chemisier propre, parfois y’a quand-même des conférences Skype improvisées, méfiez-vous) et prendre tranquillement votre petit dej’ devant téléshopping (ah non, il est peut-être déjà un peu tard…). Oui, vous pourrez aussi aller chez le dentiste à 15 heures (ou chez le coiffeur, hein) ! Finies les blagues du genre : « Il est 18 heures, tu prends ton aprèm ? » Quand il n’y a plus rien à faire, on prend son après-midi et on va faire du shopping. Plus besoin non plus de se taper le métro aux heures de pointe ou le supermarché à la sortie des bureaux. Evitez néanmoins le MacDo le mercredi après-midi, c’est la journée des enfants. Vous pourrez donc boire des mojitos à 5€ pendant que d’autres sueront sang et eaux lors d’une présentation PowerPoint hyper importante devant les nouveaux investisseurs chinois. Bref, premier point plutôt cool.
- A NOUS LES BONS PLANS
Happy hours chez Subway (Monsieur en est un habitué), les séances de cinéma à tarif réduit ou encore les happy hour (cf. mojitos à 5€ ci-dessus). L’expo temporaire du Grand Palais est surblindée le weekend ? Aucun problème, embarquez un pote freelance (ou chômeur) avec vous. Vous verrez, le musée sans la foule, c’est tout de suite plus agréable !
- BUREAU NOMADE
Adieu le fauteuil IKEA Knut-Björn-Svea avec une roulette manquante qui n’est ni à votre taille, ni ajustable. Adieu aussi l’immeuble de bureau où les fenêtres ne s’ouvrent pas ou pire : l’open space sans fenêtre (véridique, j’ai tenu 8 mois avant de faire ma première crise de neurasthénie) : Désormais je travaille sur le canapé, par terre, sur le lit, dans la cuisine, dans le parc ou dans un café. Avec mon chat sur les genoux, en mangeant un kébab, en regardant « Les Marseillais à Rio », etc. Je me prenais constamment des remarques parce que j’étais assise en tailleur sur ma chaise de bureau. Aujourd’hui, plus personne pour me dire « Ah, Anissa, notre petite contorsionniste préférée. Elle est mignonne quand elle fait du yoga sur sa chaise. »
- VOUS AVEZ LE TEMPS DE BOSSER VOS PROJETS PERSONNELS
Vous avez le temps de bosser vos projets personnels en parallèle, ça n’a pas de prix. Avant, j’avais toujours envie de faire des choses, j’avais des idées plein la tête, l’envie d’écrire, de faire un blog… Je rentrais le soir, les yeux injectés de sang, fatiguée par une journée ennuyeuse et pénible. Au lieu de me remettre à l’ordinateur pour monter mes projets, je végétais devant « Pékin Express » en mangeant des nems réchauffés et une salade de choux trop vinaigrée. Eh ouais, plus d’excuses : Peut-être n’aurez-vous pas toujours le temps, mais globalement, vous travaillerez moins que dans un bureau – où bien souvent l’on vous demande de faire bêtement acte de présence le soir. Il y aura donc de nombreux moments dans la semaine (notamment lorsque vous attendez le brief « méga urgent » d’un client que vous ne recevrez que… 24h plus tard) où vous pourrez consacrer du temps et de l’énergie aux projets qui vous trottent dans la tête depuis si longtemps. J’en suis le meilleur exemple : Je suis désormais blogueuse et je publie des textes sur la plateforme d’auteurs de WeLoveWords.
- EFFICACITE, TRANQUILITE ET QUALITE DE VIE PROFESSIONNELLE
Fini la clim en panne, la moquette moisie, les trente employés dans un bureau qui pue le nan fromage et le sandwich Subway double raclette. Ok, vous n’aurez plus de tickets resto, mais en faisant vos propres repas, vous aurez quand-même des dépenses relativement raisonnables. Et puis, si ça pue chez vous, vous pourrez aérer sans que votre collègue (celle qui est hyper frileuse et porte un pull même en plein mois de juillet) vous demande de fermer la fenêtre au bout d’une nanoseconde.
On l’oublie parfois, mais la présence d’autrui dans notre environnement de travail impacte fortement notre efficacité et par conséquent la qualité de notre travail. J’ai toujours travaillé dans des départements internationaux. Comment, bordel, voulez-vous que je vous fasse un bilan mensuel en allemand quand votre collègue italien (il était charmant) hurle dans le combiné ? En parallèle, votre N+1 engueule votre collègue espagnol qui n’a pas rendu à temps son benchmark. Derrière vous ça parle du dernier weekend, rencard ou plan cul. Pour ma part, j’aimais énormément mes collègues, on se fréquente toujours d’ailleurs ! Mais je me rends bien compte que je travaille beaucoup mieux de chez moi. J’avoue, mon chat vient parfois m’embêter et grimpe sur le nländonöengömhsljcioiq clavier. Oui, très pratique ! En fin de compte, je suis plus concentrée, détendue et efficace. Travailler moins pour gagner plus. Vous validez ?
La prochaine fois, je vous parle des mauvais côtés de la vie de freelance. Ah bon, il y en a ? Je vous en dirai plus très bientôt !
aaaaaahhh mais !!!! mais c’est tout moi !!!! J’ai pris cette décision en avril dernier, et qu’est ce que je suis bien !!!!! Bon, je ne roule pas (encore!!!) sur l’or et je suis seulement entrain de faire mon site pro, mais je ne regrette RIEN ! J’attends tes points négatifs pour comparer :p
De toute façon au début j’ai vite compris que j’étais aussi rémunérée sous forme de temps. Et c’est un grand luxe d’avoir le temps de faire des choses qu’on aime en plus du boulot. Ca n’a pas de prix ! On va bientôt rouler sur l’or, je n’en doute pas !!! Moi aussi je dois bosser mon site pro, on en parlera de vive voix :))))
Quel luxe de pouvoir organiser sa journée comme on l’entend ! C’est ce qui me fait le plus rêver dans la vie de free-lance (moi, qui suis coincée derrière un bureau du lundi au vendredi de 9h à 17h). J’imagine qu’il y a des inconvénients aussi (j’attends ton prochain billet avec impatience !) mais pouvoir aller au ciné le jeudi à 11h au lieu du vendredi 20h c’est trop chouette !
Coucou ! Ohlala, quand j’ai le malheur d’y aller à 20h, je me tape sur les doigts. Quelle cauchemar de devoir se taper toute cette foule. En plus, quand j’étais en CDI j’avais 45 minutes de trajet pour rentrer chez moi. J’avais vraiment du mal à me motiver à avoir des activités alors que je savais le monde qu’il allait y avoir…
En ce moment je cherche du boulot et même si j’ai envie d’en trouver… en même temps je n’en ai pas envie pour toutes les raisons que tu évoques!
Pas envie de retrouver l’open-space, le bruit de chewing-gum du collègue d’en face, la musique du collègue d’à côté, de me geler les fesses ou de mourir de chaud, de les regarder faire 15 pauses clope par jour pendant que tu continue à bosser parce que tout le monde voit ton ordi, le téléphone qui sonne… et la perte de temps pas croyable entre les transports et le manque de concentration!
Hello Claire (j’adore ton blog !!)
Je me souviens que je jouais tout le temps à Farmville au taff (oui haha, la honte !) et je me suis fait griller par ma boss. Petit moment de solitude, je me suis fait tellement engueuler. J’avais pas du tou vu qu’elle était derrière moi quoi… Et sinon, j’ai calculé que j’économisais 35 heures de transports en commun tous les mois. 35 heures !!!!! 35 heures pendant lesquelles je fais tellement d’autres choses plus passionnantes.
Bon courage pour la recherche de taff, si je peux t’aider, n’hésite pas !
Wah. J’aime beaucoup ce genre de récit de vie de freelance. Je suis à moitié lancée. J’ai mon portfolio – pas le nom de domaine définitif. Mais va chercher le client, là j’ai problème. J’ai gros problème. Mais bon à défaut d’avoir de l’argent comme tu dis – J A I D U T E M P S.
http://helloelotarie.blogspot.fr
Coucou Elodie, merci pour ton message !
Ah la prospection de clients, pas facile. Il y a les plateformes de recrutement (bientôt un article sur le blog) et sinon les réseaux sociaux, c’est vraiment pas mal du tout. Surtout Twitter, il y aplein d’annonces tous les jours.
Le temps n’a pas de prix ! Je profite pleinement de ma vie. Et le lundi je me lève sans la boule au ventre, un vrai soulagement.
Bon et puis j’ai vu ton blog, top !!
A bientôt 🙂
c’est exactement ça 🙂
en fait, je pense que ce que je préfère, c’est d’avoir LE TEMPS. Plus l’impression de courir partout, d’attendre avec impatience le week end, plus de blues du dimanche soir… Avoir le temps de vivre, ça fait tellement du bien 🙂
Hello !
Oui je suis absolument d’accord. Le TEMPS, quel bonheur ! Là par exemple, il fasait un temps magnifique hier, alors j’ai pris ma journée^^. Demain il pleut, je bosserai. Cette flexibilité est géniale ! Parfois je travaille quand les autres font la fête, puis je dors quand tout le monde se traine au bureau. Il y a un côté jouissif à ça 🙂
Moi qui hésite à me lancer en freelance à la fin de l’année, j’ai hâte de lire ton article sur les mauvais côtés. Car les bons côtés, j’y pense beaucoup mais j’ai quand même peur de me lancer :/
Coucou Amélie,
de toute façon, il y aura toujours des mauvais côtés à toutes les situations (ce serait trop simple sinon, haha), malheureusement. Ce qui compte, c’est d’évaluer lesquels de ces mauvais côtés tu es capable de supporter. Certains vivent vraiment mal l’incertitude, d’autres se sentent étouffés par une voie toute tracée. Nous réagissons très différement aux différentes situations de vie. Je te souhaite en tout cas de prendre la décision qui te permettra de te sentir bien dans tes baskets, quoi qu’en disent les gens ! La vie est trop courte pour en avoir peur et aussi: mieux vaut tenter que d’avoir le regret de ne pas avoir essayé 🙂
A bientôt, je te suis de près sur Twitter !!
Comme je me retrouve dans cet article… vive ma vie d’indépendante quoi ! liberté, bonheur, efficacité, da perfect situation quoi ! 🙂 Très bien écrit, tu as trouvé les mots pour nous décrire… 🙂
Mathilda
http://www.topknotandteacups.com
Merci Mathilde, ton message me touche beaucoup !
Et du coup, j’ai découvert ton blog, c’est génial !!
A bientôt 🙂
En tant que pâtissière freelance c’est un peu moins évident, mais j’me vois pas bosser pour un patron avec mes 45 heures semaines pour « rien » si ce n’est un smic basé sur 39 heures… MOUAI.
En plus des horaires horribles (6h 15 heures la semaine 4h 13 h le we… Une vie? C’est quoi ça? DORMIR), t’oublies totalement qu’autre chose t’intéresses hormis le sommeil.
Et puis en général tu n’as plus le temps ni l’envie pour progresser de ton coté, ce qui est assez dommage quand on se rend compte que c’est quand même un métier plein d’amour …
J’imagine que c’est une question que je me poserait à la fin de ma spécialisation l’année prochaine!
J’imagine aisément que le gros point négatif c’est que parfois ça ne doit pas être simple de se mettre au boulot quand on a l’impression d’avoir tant de liberté, mais ça doit être comme pour la fac : idéal pour certains (j’ai tellement adoré!) et un échec pour d’autres!
En tout cas très amusant comme vision du travail indépendant 🙂
Salut Délia, entièrement d’accord avec toi ! C’est dommage de sacrifier sa vie perso pour le taff et dans des conditions difficiles qui plus est… 39 heures, SMIC, pas vraiment ce dont on rêve quand on se lance dans la vie pro ! Bon, ca me donne bien envie de goûter tes pâtisseries de freelance 🙂 A très bientôt !!
ça donne envie!!! JE monte mon entreprise et j’espère qu’elle fonctionnera assez bien pour quitter mon job (que j’adore au demeurant). Je rêve depuis longtemps d’être mon propre patron et de monter qqch qui m’appartient. Merci pour ton témoignage. ça rebooste
Ah je suis contente pour toi ! Tu verras, si tu es motivée et passionnée, tu y arriveras! Je découvre par la même occasion ton blog qui me plait beaucoup ! A bientôt 🙂
Wouahou, je suis en train de lire ton blog en long, en large et en travers, et vraiment j’adore.
Je suis freelance depuis janvier dernier, et je ne changerais pour rien au monde !
Ton article est très juste et je reconnais tout à fait mon ressentit dans ces 5 points (je bosse mieux en étant seule, avoir du temps est vraiment génial – je viens de me lancer dans le blogging grâce à ça – , et le fait de pouvoir me mettre à bosser à 11h habillée comme un sac, mais confortablement, eh bien ça n’a pas de prix !)
Je continue ma visite, mais en tout cas bravo pour ton blog 🙂
Oh, je suis heureuse d’être tombée sur ton blog ! Ça tombe plutôt à pic car je suis en train d’envisager une reconversion professionnelle. J’ai actuellement un boulot plutôt sympa, en CDI, et moins mal payé qu’il ne l’est en général…
mais voilà, tous les points que tu cites dans cet article me font rêver ! Et j’ai de plus en plus envie de tenter l’aventure… je pense lire attentivement tes billets, ils sont d’une grande aide ! Et j’étais justement en quête de témoignages sur le freelance.
Merci pour tout ça.
« Avant […] j’avais des idées plein la tête, l’envie d’écrire, de faire un blog… Je rentrais le soir, les yeux injectés de sang, fatiguée par une journée ennuyeuse et pénible. Au lieu de me remettre à l’ordinateur pour monter mes projets, je végétais devant « Pékin Express » en mangeant des nems réchauffés et une salade de choux trop vinaigrée. » Storyyyyyy of my liiiiiiiiiife — tristitude absolue…