Je parle, je parle, de cette vie de freelance que j’ai décidé de choisir il y a maintenant plus de neuf mois. La liberté, l’indépendance, la diversité de l’activité. C’est bien gentil tout ça, me direz-vous. Mais ton job, Anissa, il consiste en quoi exactement ? Tu n’enfiles quand-même pas des perles à longueur de journée ? Non pas vraiment, je fais mieux que ça !
Si mon activité a pu si bien s’établir au fil des mois écoulés, c’est notamment grâce à la diversité des services que je propose. En effet, j’aime bien me présenter (en toute modestie, bien sûr) comme une freelance « couteau suisse ». Vous savez, ce fameux mouton à cinq pattes – et qui n’existe pas dans le monde du salariat. Malgré cela, un freelance se doit d’être ultra-polyvalent, sinon il risque tout simplement d’être remplacé par un concurrent.
S’il fallait se poser la question de la poule et de l’œuf, je répondrais « rédactrice ». Mes tous premiers pas en tant que rédactrice et blogueuse, je les ai faits sur la vieille machine à écrire de mon père. J’avais six ans et la veille de la rentrée des classes, j’avais toujours les meilleures idées en tête pour écrire les nouvelles aventures des personnages que produisait mon imagination. Mes petits doigts tapaient fébrilement sur le clavier massif de l’Olivetti tandis que les idées fusaient de chaque recoin de ma petite tête bouclée. Aujourd’hui, je ne suis plus vraiment un mouton frisé, mais j’ai gardé l’amour des mots – et plus est des mots justes. Lors d’un semestre passé en Californie je me suis tout naturellement inscrite dans un cours de journalisme littéraire.
Après mes études, j’ai fait un premier CDD chez un éditeur web. Rédactrice people, j’enchainais les articles sur les stars hollywoodiennes gagnant moi-même à peine de quoivivre. Une bonne expérience, enrichissante en termes d’apprentissage. Pour ce qui était de ma survie matérielle, il fallait bien que je me rende à l’évidence que ce n’était pas gagné. Je démissionnais pour un poste complètement différent. Mon CDI en marketing me permettait de vivre, m’assurait donc les fins de mois maisaussi cet ennui si dur à vivre. Un ennui tel que je ne me voyais pas faire de vieux os dans l’entreprise. Encore une fois, je fis mon carton, quittant sans regret cet emploi. J’avais envie de retrouver l’écriture. Rédactrice freelance, c’est aujourd’hui l’activité que je pratique avec un plaisir sans mélange. Je travaille pour plusieurs clients (actuellement en psychologie et tourisme) qui me demandent de rédiger des articles web et des newsletters.
Je travaille toujours de chez moi, n’ayant nul besoin d’aller à la rencontre physique de mes clients. L’un est à Londres, l’autre à Paris. La communication se fait via Skype, email et parfois téléphone ou Facebook. Concrètement, je reçois un brief avec toutes les indications nécessaires à la rédaction. Pour l’une des missions, je suis relativement libre. Je propose moi-même les sujets et rédige donc mes articles sans brief. A chaque fin de mois je facture quatre articles (en l’occurrence également quatre traductions). La plupart du temps je trouve mes clients via Internet (réseaux sociaux) et plateformes pour freelance. Il n’y a pas de mystère : il faut chercher longtemps pour trouver. Cela demande de la patience, de la maitrise et un peu de chance. Quant à la négociation des tarifs, cela varie évidemment en fonction de votre activité, de votre expérience et de votre culot. La règle d’or : ne jamais se vendre en-dessous de sa valeur ! Si vous estimez mériter 100 € pour une pige, ne demandez surtout pas 50 €. D’une part, cela vous énervera et vous ferez peut-être moins bien le boulot. D’autre part, le monde est petit, les clients se connaissent et vous risquez de vous faire une réputation de freelance pas cher. Le monde des freelances, c’est pire qu’au bled. Tout se sait !
Aujourd’hui pouvoir dire que je vis de l’écriture me remplit toujours autant de joie. Certaines missions sont bien évidemment plus alimentaires que d’autres. Mais au bout de quelques mois j’ai pu trouver un équilibre et faire également des missions « plaisir ».
La prochaine fois je vous parle d’un autre pan de mon activité professionnelle : ma vie de traductrice.
Hello. Je me reconnais beaucoup dans tes articles. Je me suis moi – même lancée en freelance cet été, dans la communication culinaire (rédaction, community management) et c’est vrai que pouvoir faire ce qui nous plaît est une grande chance. Bonne continuation à toi.
Certes, il faut être polyvalent et savoir s’adapter à son client (et d’ailleurs c’est aussi le cas pour les salariés aujourd’hui – parole d’ancien mouton salarié à 5 pattes :D), mais je pense aujourd’hui qu’il faut être un « spécialiste » dans son domaine. Exemple que m’a donné ma coach marketing il n’y a pas très longtemps : si tu as besoin d’un photographe mariage, tu vas te tourner vers un photographe mariage et non pas vers un photographe de paysage, même s’il fait de magnifiques photos de paysage. Ça m’a fait réfléchir bien sûr, parce que je pensais qu’en me spécialisant, je me détournerais de clients potentiels. Mais en fait, je suis de plus en plus convaincue qu’elle a raison. Je suis actuellement entrain de revoir le message que je veux transmettre et de définir MON client idéal afin de me démarquer des concurrents. Le freelance a aussi la liberté de choisir avec qui il veut travailler pour éviter justement de se retrouver à faire des missions qui le saoulent littéralement (sinon, autant être de nouveau salariée !) Mais ce n’est que mon avis 😉 Bonne journée Anissa !
Coucou Anissa, merci pour cet article précis et complet. Je dois dire que ce genre d’articles est très utile dans le sens ou, on peut enfin savoir ce qui passe dans les backstages du web. Tellement de mystères autour de ce sujet, que parfois on se demande mais comment ces free lance gagnent-ils leur vie en bossant sur le web ? Lol. Il est vraiment intéressant de partager ton univers pro, car d’une part ça donne espoir, vivre de sa passion c’est possible. Et d’autre part, ça nous met face à une réalité qu’on aurait parfois du mal à imaginer. C’est à dire bien maîtriser être son image de marque sur le web, car tout se sait. En bref, j’ai adoré ton article. Merci pour ces informations précieuses. Je partage l’article. J’attends avec impatience ton prochain billet : ma vie de traductrice.
Relax ISA.
Une bien chouette présentation de ce boulot que je ferai inchallah, début 2015. On sent dans l’article que tu aimes ce que tu fais, et ça, ça vaut cher ! Que ça continue de rouler ainsi et même encore mieux pour encore + de missions « Plaisir » !
Jolie explication. Tu as totalement raison de dire qu’il ne faut pas se sous payer, je dirais même que si vous pensez valoir 100 euros la mission c’est qu’elle vaut 150, n’oubliez pas toutes les charges invisibles et tous ce que vous n’avez pas par rapport à un employé(congé payé, chômage, assurance maladie…)