
Tant de choses se sont passé ces derniers mois et j’ai l’impression qu’il est grand temps de faire un petit bilan. J’avais déjà envisagé de le faire en décembre, mais bien évidemment je ne l’ai pas fait. Autant, je suis disciplinée au travail, autant quand il s’agit de mon blog, je me trouve des excuses. Miss Procrastination 2022, c’est moi ! Alors rien de tel que de reprendre ma plume avec un sujet un peu provocateur comme je les aime : Tinder & la recherche de missions en freelance.
Retour à la case départ
Il y a quelques mois, j’ai repris le chemin du célibat — une décision mûrement réfléchie après une relation d’un an un peu cahoteuse. Le soulagement qui s’en est ensuivi a été libérateur ; et l’adage « Mieux vaut être seul(e) que mal accompagné(e) » plus juste que jamais. Et pourtant, au bout de quelques semaines, j’ai commencé à ronger mon frein… C’est bien beau d’aimer sa vie, d’être indépendante et entourée de super copines. Mais ça ne suffit pas toujours ! Alors, un dimanche de détresse émotionnelle, j’ai téléchargé Tinder. Au début, j’ai swipé comme une championne, principalement à gauche, je ne vais pas le nier. J’avais oublié la puissance du sentiment enivrant de tous les possibles. Au détour d’un swipe à droite, il y avait peut-être le prince charmant sur son cheval blanc. Vu le prix du carburant, je garde espoir !

La sérendipité à son summum
J’ai vite pris conscience qu’il n’y avait qu’un pas entre un site d’emplois et une application de rencontre. Nous avons toutes des attentes, des critères et des préférences. Pour ma part, je préfère les missions à long terme, régulières et qui m’apportent une certaine sécurité financière. Je n’aime pas spécialement enchainer les petits projets sans lendemain. Cela est enivrant sur le moment, mais à longue assez fatigant et lassant. Passionnée, je préfère m’investir à fond dans une mission et construire une vraie relation avec mon client. Le « one shot », finalement, ce n’est pas mon truc. Et là, badaboum, vous l’aurez compris, en amour je suis pareil ! Du coup, Tinder, ce n’est pas le meilleur endroit pour trouver l’amour, je vous l’accorde. Ça tombe bien, je n’y ai pas trouvé l’amour mais du travail ! Petite piqûre de rappel piquée au Larousse. La sérendipité, c’est la « capacité, art de faire une découverte, scientifique notamment, par hasard ; la découverte ainsi faite. »
De baiser à bosser, il n’y a qu’un pas
Lors d’une de mes pérégrinations dominicales sur Tinder, j’ai comme à mon habitude, swipé à gauche selon mes critères habituels :
– pas de biographie (allez, messieurs, faites un effort !)
– des selfies de salle de bain (non, le rouleau de PQ, c’est sexy)
– des photos avec des chiots trop mignons (c’est toujours le chiot de l’ex, du pote, du voisin, bref, l’arnaque – on en a marre des Tinder Swindler canins)
– les grosses voitures, les jets privés (cf. la référence netflixienne ci-dessus)
– les photos de dos et de très loin (mais encore cher ami… ?)
– les tasses de café, les monuments historiques, les oiseaux, les objets flous non identifiables (Pourquoi ?)
– les gros plans sur le nombril (c’est un truc de fou ça !)
– les hommes mariés ou dans une relation « ouverte » (dans un sens, jamais dans l’autre)
– les memes et les citations nazes (en mode carpe diem et quotes inspirantes)
– les photos d’il y a 20 ans (on te voit venir, Jean-Alphonse)
– l’absence de photo (à ne pas confondre avec « Love is Blind » — la saison 2 est excellente par ailleurs !)
Et là, je ne vous parle même pas vraiment du physique. Je n’ai pas un genre particulier, mais j’évite quand même certains spécimens dont l’hygiène corporelle semble douteuse ou l’addiction aux substances illicites omniprésente. En quoi écrire en seule description « 420 » est-il attirant aux yeux d’une femme ? Je cherche le père potentiel de mes futurs enfants, pas un ado attardé défoncé qui joue à la console. Bref…
Un profil avait quand même attiré mon attention alors qu’il n’y avait pas de photos. Il faut savoir aller à l’encontre de ses préjugés. Le texte était drôle et, pour une fois, dénué de fautes d’orthographe. À 33 ans, je me contente désormais chez les hommes d’une syntaxe irréprochable et d’une bonne dentition impeccable. La conversation est agréable et drôle, cela me change des « salut sa va » ou des échanges de platitudes me plongeant dans un profond abîme d’ennui.

Évidemment, l’absence de photo n’avait qu’une signification que mon interlocuteur ne chercha même pas à nier : je-suis-marié-c’est-compliqué-mais-je-vais-divorcer. J’allais déjà le bloquer et puis pour une raison que j’ignore, j’ai finalement changé d’avis. La discussion m’amusait et je savais déjà que je n’allais jamais le rencontrer (cf. ma liste de critères rédhibitoires). Quand je lui ai dit ce que je faisais professionnellement, il a réagi avec surprise, m’expliquant qu’il était le directeur d’une agence de traduction. Oui, je vous vois venir… GENRE. GENRE le mec a vraiment une agence de traduction. Il n’a honte de rien pour m’attirer dans ses filets. Et pourtant, après quelques recherches sur le web, j’ai pu confirmer ses propos et son identité (ce n’est pas le Tinder Swindler de la traduction, je vous rassure !). Deux heures plus tard, j’étais mise en relation avec le chef de projet. J’ai commencé ma première mission cette semaine.
Alors voilà, je n’ai pas trouvé l’amour, mais du boulot. Et quand on est freelance en temps de pandémie, on apprécie chaque nouvelle opportunité professionnelle qui nous évite une prospection de longue haleine. Pour ma part, il a juste fallu swiper à droite.
Et vous, une histoire farfelue du même genre vous est-elle déjà arrivée ?
Photos © VERA LAIR (forever and always)


J’ai beaucoup aimé la chute, comme quoi Tinder peut aussi servir à trouver du boulot ! Ça illustre parfaitement le concept de sérendipité, en effet 🙂
Et petite anecdote de mon côté, j’avais à peu près les mêmes critères… et puis arrive un gars, à la description rigolote et sans fautes de grammaire, certes, mais avec quelques photos où on le voit de loin seulement, et des photos de ses voyages… sans personne dessus. Eh bien je te le donne en mille : c’est le papa de mon petit garçon, et on se marie l’an prochain 😀
Ohhhh c’est génial ça ! Bon, du coup tu m’as redonné espoir 😀