Salut les gens,
Voilà plus d’une semaine que je ne suis pas sortie de chez moi. La seule entorse a été une balade de 15 secondes jusqu’aux poubelles du quartier. Jamais je n’aurais cru qu’une telle sortie pouvait se transformer en scénario de Walking Dead. J’ai mis mon masque, empoché mon gel hydroalcoolique (il me reste 10 ml, je les vends 50 €, qui dit mieux ?) et attrapé les sacs qui commençaient à sentir légèrement le macchabée.
J’ai l’impression que nous avons changé d’espace temporel. Tout d’un coup, plus personne ne court dans tous les sens. Les gens ont le temps de se parler, de s’appeler, de faire ce fameux Skype prévu depuis des lustres. Plus personne ne dit : « Journée de dingue, pas eu le temps de faire ceci, cela… ». Je n’ai jamais eu autant de conversations intéressantes avec mes amies. Grâce à une amie chère à moi, j’ai découvert aujourd’hui le PSOA Trauma Release, une forme de gymnastique douce qui permet de libérer le corps des traumatismes passés. Avec mon père, nous avons trinqué ce matin à la vie, lui au champagne, moi à la tisane. Il m’a aussi filé ses accès payants pour un quotidien allemand. Une autre amie m’a donné ses codes pour Le Monde, je suis ravie !
Je parle soudainement de plein de choses différentes avec mes proches – beaucoup de thèmes surgissent que l’on n’avait pas le temps d’aborder en temps normal. On se conseille des morceaux de musique, on s’envoie des vidéos (pas seulement sur Corona, heureusement !). On fait des apéros Zoom et des vidéochats via WhatsApp pour se voir, faute de pouvoir se rencontrer. Pour une flemmarde comme moi, la quarantaine a ses avantages. Je peux aller boire un verre avec une copine sans bouger de mon lit, c’est assez fantastique ! Et puis, je ne dépense plus d’argent (en même temps, je n’en ai pas !).
Je me rends compte que ce confinement pourrait être bien plus difficile si je n’avais pas fait un réel travail sur moi-même ces derniers mois. Pour ceux qui ne le savent pas, j’ai quitté Barcelone pour Porto il y a une semaine à peine. En gros, j’ai pris le dernier avion avant la fermeture de la frontière. En vacances avec la meilleure des photographes (Vera Lair, who else ?!), je suis tombée amoureuse de cette ville en février. Après des mois difficiles de vagabondage, une rupture douloureuse et un besoin de changer d’air, j’ai saisi ma chance. Je suis rentrée à Barcelone, j’ai mis mes quelques cartons de vie dans un garde-meubles. Ensuite, je suis repartie avec une valise pour commencer cette nouvelle aventure.
Depuis, je suis en quarantaine. Sacré timing ! Et vous savez quoi ? Je me sens privilégiée malgré les soucis économiques provoqués par la pandémie, malgré le fait d’être enfermée. J’ai des amis en or, une famille soudée, la santé et un cadre de vie sublime. Ici, j’ai même un potager, que demander de plus ?
Donnez-moi de vos news, racontez-moi comment ça se passe pour vous. On pourrait peut-être mettre en place une session Zoom, qu’en pensez-vous ?
Bisous virtuels !
Photo : Vera Lair, tous droits réservés
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