Aujourd’hui, alors même que je rédige cet article, j’ai refusé un CDI. J’ai refusé un job sûrement bien payé, dans un cadre parfait pour certains et dans un domaine que j’affectionne particulièrement. Je l’ai refusé alors même que je galère à trouver de nouvelles opportunités en tant que freelance. Alors que je pourrais être peinarde avec un 39h et une paie qui tombe chaque fin de mois. La sécu, les tickets resto, la carte de métro prise en charge… Je pourrais me lever le matin sans devoir me dire : J’ai des CV à envoyer, des profils web à actualiser, des anciens clients à relancer, des contacts à faire jouer. Ouais, je pourrais me la couler douce dans la vie…
Et puis parfois, il suffit d’un petit coup de fil, d’un « Hey, Anissa, on voudrait t’embaucher » pour te rendre compte que « Hey, bah non, j’ai choisi une autre voie, une voie parfois plus incertaine, mais une voie qui me convient ». J’ai pensé à mon voyage à Nantes pour voir mon amoureux, à celui pour passer quelques jours avec mon père adoré et à Noël en famille. J’ai pensé à toutes ces choses un peu folles et spontanées que je peux faire grâce à mon mode de vie.
La précarité du statut versus la richesse de la liberté.
C’est clair que pour tout le reste y’a Mastercard. Mais pour la liberté, il n’y a que vous.
Sourire à la vie
Alors c’est vrai que j’encaisse parfois des contrecoups, que je galère dans ma recherche de nouvelles missions, que c’est chiant d’aimer un mec qui vit à 1000 bornes et que parfois mon pays me manque (les saucisses, la pluie et l’accent teuton). C’est vrai aussi que je voudrais parfois ne pas courir après mes thunes et me reposer sur mes acquis. Avoir 5 semaines de congés payés, des horaires fixes et la sécurité de l’emploi.
Puis je me dis que non, non franchement pas. J’aime bien quand le réveil sonne et que je peux encore traînailler une demi-heure parce que je m’organise comme bon me semble. J’aime pouvoir réserver un vol pour partir quand ça me chante. J’ai le sourire aux lèvres quand je refais mon CV (même si c’est chiant, la vache !) et que je passe en revue ces chouettes clients pour lesquels j’ai bossé et que mon seul problème consiste à faire rentrer tous ces gens-là sur une seule page A4. En moins de 3 ans, les choses ont changé. Vous me direz que j’ai aussi fait une dépression, eu le cœur brisé, essuyé des échecs professionnels et personnels. Mais en même temps, j’ai plaqué ma vie parisienne, un train-train quotidien qui ne me convenait plus, une vie remplie de contraintes et de contradictions.
Aujourd’hui, j’ai parfois des angoisses et le cœur qui s’emballe, j’ai envie de rester la tête sous la couette parce que je ne me sens pas le courage d’affronter les petits et grands tracas de la vie. Puis, j’ai des soudains moments de réelle lucidité et je me prends une claque invisible en pleine poire.
Purée, qu’est-ce que j’suis bien quand-même !
Se laisser porter
Les bouclettes au vent, je prends conscience des progrès que je fais. J’ai dit entièrement adieu aux médocs il y a deux semaines, parfois je regrette, mais jamais je ne craque. Encore moins quand j’ai l’odeur du sel dans les narines et que je vois au loin l’amoureux allongé sur le sable tout doux du Morbihan. Que je le supplie comme une vraie blogueuse capricieuse qui se respecte de « faire une jolie photo de mes mains remplies de coquillages avec un fond flou autour, tu vois chéri ? ». Que je me rends compte que j’ai fait du chemin… Alors oui, j’ai pas choisi le chemin qui va tout droit, je suis passée par des petites routes sinueuses. Mais les voyageurs parmi vous se reconnaitront : Rien de tel qu’un chemin détourné pour découvrir le monde, les gens, l’amour, la vie.
Ce soir (bon en fait hier), j’ai donc trié mes photos de vacances en amoureux, j’ai aussi bu un thé avec une copine et refusé un CDI. Pas trop mal pour un début de semaine, qu’en pensez-vous ?

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J’adooooore ces articles là Anissa !
« et que mon seul problème consiste à faire rentrer tous ces gens-là sur une seule page A4 » … mais putain oui ! ^^’ je suis obligée de supprimer des trucs tellement j’ai enchainé des missions ces 3 dernières années.
Je te souhaite encore pleins de belles choses (mais surtout que ton amoureux comprennent comment faire la mise au point sur les coquillages pour le flou ahah, quoiqu’elle est plutôt réussie !).
Bisou <3
Tu ne publies pas tous les jours mais à chaque fois quel article ! Je suis sur le point de me lancer en tant qu’indépendante et lire tes textes m’inspirent énormément et me confortent dans mes choix 🙂
J’ai exactement la même vision des choses. La précarité et les incertitudes sont parfois lourdes à porter, mais bon sang, la liberté n’a pas de prix !
Super article! Tu as bien eu raison de refuser, la liverte ne s’achete pas 🙂
Bravo ! je me reconnais dans ces doutes, ces envies… pas toujours facile d’accepter l’instabilité financière, mais encore moins facile de faire une croix sur la liberté que l’on a !
Quel bel article. Je m’y reconnais un peu, depuis que j’ai quitté (volontairement) mon CDI, on me propose régulièrement de revenir au salariat (comme si freelance ne pouvait être qu’une passade) et à chaque fois c’est non, non et non 🙂 Je suis bien plus épanouie comme ça, même si ce n’est pas une situation parfaite !
Un article agréable à lire, qui fait sourire et qui inspire 🙂
Depuis mes huit ans, jusqu’à, disons, la vingtaine, un peu moins, on allait en vacances sur une plage qui s’appelle » la concha »…
( c’était super, un peu moins maintenant.Immobilier oblige. Pour l’annecdocte, par une des fenêtres, l y avait un immeuble, à moitié construit, ou construit à moitié, arrêt de travaux, etc, ..qui est resté en l’état quasiment vingt ans. Ils ont fini par le finir…)
Bravo, excellente décision et je comprends moi-même tout à fait le pourquoi!
Ton chat, une tête d’abruti fini…^^
je connais bien les chats, il a l’air de penser exactement ce que tu penses de lui…
Salut Anissa, Une belle leçon de vie cet article, toujours essayer de vivre ses rêves, et non de rêver sa vie ! 😉
la dernière photo montres des huitres…( j’ai jamais été fan, bien que le petit goût de vin blanc et d’oignons…la succion…bref.)
A Oropesa, on allait sur les 13 heures, « on allait », je veux dire on s »extraiyait de dessous le parasol, avec une traversée de 200 m sur du sable blanc brulant, pieds nus, à cette heure là, pour allez chez Juan.
Il avait en bord de plage une échoppe où il préparait des « sardinas à la plancha » ( bien souvent acheté le matin même aux pêcheurs de la plage )
On avait droit à l’époque au Fanta ( Naranja^^)…
Je garde le souvenir de voir griller les sardines sur la plancha, pendant que Juan, aimait a nous raconter ses activités d’hiver de chasse …C’était son vrai plaisir, pou lui. Courrir les montagnes, et chasser le sanglier ou les lapins…dans d’autres régions moins touristiques, vernaculaires…
Quel joli article Anissa ! Plein de fraîcheur, de lumière, de sourire ! C’est vivifiant 🙂
Et puis le Morbihan, la Bretagne, superbe !
J’y passe moi-même de nombreux séjours car ma maman habite là-bas (près de Sarzeau sur la presqu’île de Rhuys), c’est juste magnifique et si stimulant !
Je te souhaite encore plein de beaux séjours en Bretagne et une belle vie à Barcelone, libre et sans CDI 😉
trés bel article et très belle philosophie de vie. 🙂
Haha, j’ai moi aussi refusé un contrat en CDI pour rester freelance… j’aime trop mon indépendance pour ça, donc je comprends tout à fait ta décision !